Je fais suite au message de Plume qui enfante, et je m'empare de la patate chaude. Je ne sais pas si ce miracle correspond bien à ceux recherchés, mais je tiens à le raconter quand même.
C'était le début des années 70. Il avait 19 ans, elle en avait 20. Elle tomba enceinte. Ils firent donc ce que la moral de l'époque exigeait, ils se marièrent. Lors des fiançailles, les parents du jeune homme, qui venait d'une famille très catholique, se permirent de dire à ses parents à elle qu'ils avaient mal élevé leur fille. Bien sûr, le pêché originel est de la faute d'Eve, tout le monde le sait...
L'accouchement eut lieu quelques mois plus tard. Mais rien ne se passa comme prévu. La jeune femme fit de l'hyper tension, elle monta à plus de 21. Dans un état semi-comateux, elle entendit juste "le coeur du bébé ne bat plus". Lui, à 19 ans se retrouva confronté à cette question posée par un médecin: "qui voulez-vous sauver? La mère ou l'enfant?". Seul, il prit la décision de sauver la mère...
La mère survécut, pas le bébé. Il eut juste le temps d'apercevoir une petite tête couverte de cheveux noirs, la tête de sa fille.
Les heures, jours, peut être mois qui suivirent sont assez flous pour l'un comme pour l'autre, même des année plus tard. Lui ne se souvient pas d'être revenu chez eux et de détruire le lit d'enfant qu'on leur avait prêté. Elle ne se rappelle même pas d'avoir assisté à l'enterrement de sa fille.
La vie continuant, ils décidèrent d'avoir un autre enfant. Mais Dame Nature fait des siennes, comme nous le savons. Alors même que ce 1er bébé était arrivé sans crier gare, le 2ème se faisait attendre.
Et attendre.
Et encore attendre.
La jeune femme allait tous les mois chez son gynécologue. Elle était même devenue VIP. Et tous les mois il lui répétait, inlassablement: "Ne perdez pas espoir, ça a marché, ça remarchera". Il a quand même osé lui demander un jour si le père du 1er bébé était bien son mari, ce qui la fit sourire.
A l'époque, pas encore d'IAC ou de FIV, mais déjà des traitements. Elle allait donc tous les jours se faire piquer dans l'espoir de voir ce bébé arriver. Son corps était tellement bleu que l'infirmière s'excusait de lui faire mal, elle ne savait plus où piquer.
Jusqu'au jour où, bien des années plus tard, le gynécologue lui a dit qu'il était préférable d'arrêter. Sa santé devenait trop en danger.
Ils ont alors arrêté. Pas d'adoption pour eux, il le refusait tout net.
Mais quelques semaines plus tard, elle l'a senti immédiatement son miracle: au bout de 15 jours, elle ne fermait déjà plus ses pantalons. 7 ans après sa première grossesse, elle apprenait qu'elle était de nouveau enceinte.
Alors que son frère criait haut et fort qu'il voulait un garçon car il avait assez d'une pisseuse à la maison, l'homme répétait qu'il s'en foutait, qu'il voulait juste un bébé en bonne santé. Elle préférait une fille.
Deux à trois semaines avant la date présumée d'accouchement, les résultats ne furent pas bon. Le foetus n'était pas en bonne forme, il fallait qu'elle reste à l'hôpital pour que l'accouchement soit déclenché.
Et malgré tout ce qui s'était passé, elle n'a jamais douté un seul instant qu'ils auraient un bébé dans leurs bras.
Elle a bien fait d'y croire à son miracle...ma maman.
J'en ai les larmes aux yeux ! Quelle magnifique histoire ...
RépondreSupprimerIls en ont vraiment bavé. Je l'imaginais avant, je le comprends totalement maintenant.
SupprimerTu m'as scotchée là... Je chiale devant mon écran. Je ne sais pas vraiment quoi dire. Juste merci.
RépondreSupprimerJe suis contente si ça te remonte le moral. Mais faut pas pleurer hein?!
SupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerPunaise, je me surprend à chialer comme une andouille !
RépondreSupprimerTrès belle histoire et très émouvante :)
Palapene
J'espère que tu pleures parce que l'histoire finit bien!
SupprimerJe voulais vraiment pas vous faire pleurer.
Tu sais déjà ce que j'en pense hein ??? C'est à ton tour maintenant d'écrire une belle histoire ....
RépondreSupprimerBisous bisous
Elle me vibrer les tripes ton histoire.
RépondreSupprimerJ'ai eu le cœur fendu quand j'ai imagine ton père en train de détruire le lit...
Et puis apres 7 ans d'attente !
Le coup du "ça a marche une fois ça va remarcher très vite" qui fait echo a ma FC et l'espoir que j'ai place dans un nouveau BB couette
En tout cas, tu as été le plus beaux des cadeaux toi le BB miracle et je parie sur le caractère génétique des miracles ;)
La prochaine belle histoire ça sera toi l'héroïne !!
Biz
J'aime ça le caractère génétique des miracles!
SupprimerT'as raison, quoi de mieux qu'un miracle pour faire un autre miracle???
A notre futur miraclesque!
Mon cahier est tout prêt, j'attends juste mon histoire!
RépondreSupprimerBiz
C'était ta réponse Bardidou, mais on dirait que j'ai du mal avec les commentaires aujourd'hui!
SupprimerC'est une histoire très émouvante, et un magnifique miracle. Ils en ont eu du courrage tes parents, surtout à leur age...
RépondreSupprimerMerci de nous avoir fait partager un bout de ta vie :-)
C'est sûr qu'ils ont vécu des choses que personne ne voudrait connaître, surtout jeunes.
SupprimerEt puis, faut voir la gueule du miracle à l'arrivée ;)
L'histoire de tes parents est belle; pleine d'amour, de courage, ... La tienne le sera tout autant Lulu... Bisous
RépondreSupprimerJe l'espère...
SupprimerBiz
purée, je suis en larmes en lisant ton billet...et je suis au bureau!!..merci
RépondreSupprimerT'as des mouchoirs sous la main? ;)
SupprimerSi ça peut permettre à quelqu'un de se raccrocher au bonheur, je suis ravie d'avoir partagé mon histoire.
Ça y est j'ai les yeux tous rouges et tous humides...
RépondreSupprimerEst-ce que du coup t'as l'impression que tes parents comprennent mieux ton parcours et ta souffrance?
Question très intéressante Linette!
SupprimerC'est sûr que mes parents savaient que pour faire un bébé, il ne suffisait pas de claquer des doigts. L'annonce de ma fausse couche et de tout ce qui a suivi a remué beaucoup de choses chez eux, surtout chez ma maman je pense, elle qui se fait un devoir de cacher toutes ses émotions. Je l'ai vue pleurer pour la 1ère fois pour sa fille perdue l'année dernière.
Ils comprennent tout trop bien et mon parcours est très douloureux pour eux aussi. C'est pour ça que pour cette tentative, je ne leur ai rien dit, pour leur éviter les doutes et les inquiétudes.
Moi aussi je pleure... Merci Lulu pour cette "belle" histoire. Toi bébé miracle tu aura aussi bientot ton miracle à toi !
RépondreSupprimerGros bisous tout mouillé du coup !
Melle B
Je prends les bisous mouillés!
SupprimerC'est marrant, mais il m'aura fallu écrire cette histoire pour que je réalise complètement que j'étais un miracle.
J'espère que tout va bien de ton côté!
Je crois qu'on est toute touchée par ton histoire, et vive ta Maman :)
RépondreSupprimerTu as raison, vive ma Maman, et mon Papa aussi par la même occasion!
SupprimerOuah! Je suis sur les fesses! C'est tellement émouvant! C'est terrible ce qu'ils ont vécu tes parents. Heuresement un miracle est arrivé, toi.
RépondreSupprimerJe n'ose imaginer ce qu'ils ont dû traverser, surtout qu'à l'époque, autant dire que le suivi médical n'était pas au top.
SupprimerJe balance: j'ai fait lire à mon mari ce texte et il avait la gorge toute nouée et les larmes aux yeux à la fin!
RépondreSupprimerMais c'est une bien belle histoire!
T'as raison, faut balancer!
SupprimerLes IAC ça existaient déjà (la technique est connu depuis le XIXème siècle) mais à mon avis pas encore rentrées dans les moeurs. En tous cas, c'est une très belle histoire (douloureuse aussi). A ton tour d'avoir un miracle :-)
RépondreSupprimer19ème? La vache!
SupprimerBen clairement, ça faisait pas partie des moeurs, du moins, pas quand on vivait en dehors de la capitale.
Ohhhhhhhh jamais je n'aurais penser que tu parlais de tes parents !!!!
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